Rejet implant mammaire : symptômes, causes et solutions
Le rejet de l’implant est une complication rare de la chirurgie d’augmentation mammaire. Quelles en sont les causes ? Comment reconnaître les symptômes ? Une nouvelle intervention est-elle indispensable ? Découvrez nos explications et nos conseils.
Toutes les femmes qui envisagent de pratiquer une augmentation du volume mammaire doivent être informées des risques potentiels liés à cette procédure, et notamment de la possibilité d’un rejet des implants par l’organisme.
On parle de coque péri-prothétique, ou contracture capsulaire, une complication heureusement rare de la chirurgie, à l’origine de symptômes douloureux et invalidants qu’il est important de connaître. Elle peut survenir très rapidement après l’intervention (moins de 1 % des augmentations mammaires par implants) mais il arrive aussi qu’elle se produise plusieurs années après l’augmentation mammaire (5 à 10 % des femmes sont concernées).
C’est pour cette raison qu’un suivi annuel est nécessaire. La patiente doit également palper régulièrement sa poitrine et, face aux symptômes évocateurs d’un rejet, il est crucial qu’elle consulte rapidement.
Symptômes du rejet de l’implant mammaire : Quels signaux d’alerte ?
Il est normal que la poitrine soit sensible, voire douloureuse, dans les jours et semaines qui suivent l’intervention de chirurgie mammaire. Le Dr Haddad revoit toujours ses patientes à J7, M1, M3, M6 et un an après l’intervention. Des rendez-vous très importants pour surveiller les cicatrices, les implants mammaires et évoquer des douleurs éventuelles.
En dehors de ces rendez-vous, les femmes doivent savoir identifier les signes précurseurs d’une complication qui nécessite une consultation et, le cas échéant, des examens approfondis. Une détection précoce permet d’agir rapidement pour éviter des complications majeures. La coque forme une enveloppe fibreuse épaisse et rigide autour de l’implant, avec des répercussions à la fois sur la forme du sein et l’aspect de la peau et des symptômes physiques.
- Douleurs et sensibilisation de la zone mammaire ;
- Rougeurs ;
- Une malposition de l’implant qui se déplace et déforme le sein ;
- Asymétrie de la poitrine ;
- Durcissement du sein ;
- Symptômes généraux comme de la fièvre.
Pourquoi un implant mammaire peut-il être rejeté ? Comprendre les causes
Un implant mammaire en silicone est un dispositif médical dont la fabrication est extrêmement contrôlée et les prothèses sont réalisées dans des matériaux choisis pour leur innocuité. Mais un implant demeure un corps étranger et, à ce titre, peut être à l’origine d’une réaction immunitaire plus ou moins intense de l’organisme. Cette réaction peut être physiologique, l’organisme forme une enveloppe autour de la prothèse, de façon à l’isoler et à la protéger.
Mais il arrive que cette réaction soit excessive. Cette réaction immunitaire anormale peut être majorée par des facteurs chirurgicaux, notamment une infection post-chirurgicale ou un saignement autour de la prothèse (hématome), mais aussi par les antécédents de la patiente. L’existence d’une maladie auto-immune préexistante ou d’un terrain allergique seraient de nature à exacerber la réponse immunitaire, de même qu’un traitement par radiothérapie chez les femmes souffrant d’un cancer du sein.
Contracture capsulaire ou rejet de l’implant : Comment les distinguer ?
Comme nous l’avons vu, il est normal que l’organisme réagisse au corps étranger qu’est la prothèse. Mais il est important de savoir faire la différence entre une contracture capsulaire légère et un rejet actif de l’implant par l’organisme. On distingue 4 stades définissant le degré de gravité d’une coque péri-prothétique, selon la classification de Baker :
- Le stade 1 caractérise une réaction normale de l’organisme, sans contracture ni déformation du sein.
- Le stade 2 est défini par un épaississement de la capsule avec un sein un peu moins souple.
- Au stade 3, le sein se rétracte sur l’implant avec un aspect ascensionné et figé du côté de la coque, provoquant une asymétrie des seins.
- Enfin, au stade 4, le sein est douloureux, rétracté et dur au toucher. Chaque stade est associé à un retentissement fonctionnel et esthétique différent, et appelle donc à une réponse thérapeutique adaptée.
Complications suite à une augmentation par implants mammaires
Les risques de complications sont rares après une augmentation par implants mammaires et les suites opératoires sont généralement peu douloureuses. Cependant, les risques existent et doivent être connus par les patientes.
Le premier risque est infectieux, même s’il est notablement réduit par la prise d’un traitement antibiotique prophylactique après l’intervention chirurgicale. Les signes d’une infection sont les suivants : fièvre, rougeur, chaleur au niveau du sein, douleur. Il faut alors consulter rapidement pour initier une antibiothérapie.
Dans des cas très rares, une infection peut conduire au retrait de la prothèse. Il existe également un risque de rotation de l’implant, plus élevé avec les prothèses anatomiques en forme de poire, qui va altérer la forme du sein. Là encore, une consultation rapide s’impose pour envisager une reprise chirurgicale.
Plus rare encore, la rupture de l’implant est une des autres complications pouvant survenir. Cette rupture peut survenir après un traumatisme ou un choc violent, mais il arrive aussi qu’elle se produise sans véritable raison. La seule solution est alors de remplacer l’implant.
Prévention du rejet des prothèses mammaires
De manière générale, une bonne observance des recommandations du chirurgien (arrêt du tabac et de certains médicaments avant l’opération, adoption d’une alimentation équilibrée, port du soutien-gorge de contention, soins de la cicatrice et maintien d’une bonne hygiène, surveillance des signes d’infection, arrêt du sport pendant un mois) permet de réduire notablement le risque de complications.
Bon à savoir. Les douleurs sont normalement soulagées aisément par des antalgiques. Mais si elles persistent, s’intensifient ou ne diminuent pas avec des calmants, il est indispensable de consulter.
Comment gérer le rejet d’un implant mammaire ? Solutions et traitement
Face au rejet de l’implant, et en fonction du stade de la coque péri-prothétique, la stratégie thérapeutique diffère. Il est possible de prescrire des anti-inflammatoires ou de la cortisone pour réduire l’inflammation, de même que des antibiotiques en cas d’infection. Les massages réalisés par un kinésithérapeute n’ont en revanche pas montré d’efficacité réelle pour assouplir la capsule.
Lorsque la coque est à un stade trop avancé, avec un retentissement fonctionnel et esthétique majeur, une reprise chirurgicale est nécessaire. En fonction de l’épaisseur de tissu et de la glande mammaire, le chirurgien pourra simplement sectionner la coque pour redonner de la souplesse à la loge de l’implant ou procéder à l’ablation totale de la coque (capsulectomie).
Dans ce dernier cas, la prothèse mammaire est le plus souvent retirée et, lorsque la patiente le souhaite, remplacée.
Complications avec des implants mammaires : prévention et conseils
La première rencontre avec le chirurgien est primordiale et la patiente doit sortir de ce rendez-vous avec toutes les informations liées au déroulement de l’intervention et au suivi postopératoire. Elle doit également être informée sur les signes (modification de l’aspect du sein, rougeur, durcissement, etc.) nécessitant de consulter rapidement. Toutes ces données sont capitales pour que le parcours chirurgical se déroule en toute confiance, et dans les meilleures conditions de sécurité.
La prévention du rejet des implants mammaires commence dès le bloc opératoire, avec la nécessité que l’intervention dure le moins longtemps possible afin de réduire le risque de contamination bactérienne. Le recours à des prothèses rondes, placés derrières le muscle (position rétro pectorale), serait aussi de nature à réduire les complications et la formation de coque.
Pour réduire le risque de récidive de coque, il peut s’avérer pertinent d’opter pour des implants plus petits et, si les prothèses étaient initialement placées devant le muscle, de les positionner derrière le muscle lors du remplacement. Les patientes qui envisagent une augmentation mammaire par prothèses peuvent se tourner vers le Docteur Haddad pour recevoir des conseils personnalisés et prendre des décisions éclairées avant une éventuelle chirurgie mammaire.