L’apparition de cicatrice chéloïde en chirurgie esthétique est souvent due à un excès de cicatrisation. L’origine des cicatrices chéloïdes peut résulter d’une surproduction de collagène du tissu après une plaie. Les différents traitements possibles permettant d’atténuer une cicatrice chéloïde, vous seront présentés dans cet article.
Qu’est-ce que la cicatrice chéloïde ?
La chéloïde ne présente pas de danger. Il s’agit d’une maladie bénigne du tissu cutané. Il n’existe aucune gomme magique qui permet d’effacer une cicatrice. L’évolution des cicatrices se déroule sur plusieurs mois. On passe de manière naturelle par une phase inflammatoire (entre 3 à 6 mois post-opératoires) pour ensuite redevenir fin comme initial après l’intervention (cf graphique ci-dessous).
En opposition à une cicatrisation normale, une chéloïde est définie comme une cicatrice épaisse après au minimum 1 an de cicatrisation. Heureusement, il existe des traitements permettant de réduire les cicatrices chéloïdes.
On distingue différents types de cicatrices chéloïdes :
- Inflammatoire : avec des cicatrices boursouflées, qui sont rouges et grattent.
- Fibreuse : dure, qui ne gratte pas, avec une cicatrice noire.
Quelles sont les causes d’une cicatrice chéloïde ?
Dans la majeure partie des cas, la cause des chéloïdes ou cicatrices chéloïdiennes est inconnue (idiopathique) .
Il existe néanmoins des facteurs génétiques, en général des personnes prédisposées comme les patients d’origine africaine (peau noire) ou asiatique .
Il existe des facteurs inhérents à la chirurgie, plus on applique de tension sur les sutures au moment de l’intervention chirurgicale, plus le risque de cicatrice hypertrophique ou chéloïde est élevé.
Un patient ayant déjà fait une cicatrice chéloïde présente des risques importants de récidive.
Le tabac se présente également comme un facteur déterminant dans la cicatrisation. Ses effets néfastes peuvent être à l’origine d’une nécrose cutanée, d’une désunion ou d’une souffrance cutanée. Soyons clairs, la consommation du tabac peut aboutir à des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes.
Comment traiter les cicatrices chéloïdes ?
Le traitement des cicatrices chéloïdes est antérieur et dépendra du type de cicatrice. Pour les cicatrices inflammatoires, le traitement de référence repose sur la corticothérapie.
Les injections de cortisone sous cutanée (Kénacort) sont pratiquées tous les mois en consultation après une asepsie stricte de la peau. Une préparation cutanée peut être réalisée au préalable et au repos par l’application d’une crème anesthésiante ou l’administration d’un anesthésiant local (xylocaïne adrénalinée).
Le but de l’utilisation de la cortisone est son action anti-inflammatoire, qui diminue la rougeur, l’extension et l’épaisseur de la cicatrice. Les corticoïdes agissent comme un pare-feu et empêchent l’extension de la chéloïde (extension en patte de crabe).
Pour les cicatrices fibreuses, la corticothérapie ne peut pénétrer sous le tissu cicatriciel, c’est l’exérèse chirurgicale qui reste le traitement de référence. L’objectif étant de faire une exérèse intra cicatricielle (à l’intérieur de la chéloïde) pour ne pas créer une nouvelle cicatrice et ainsi risquer de faire une cicatrice encore plus grande. Après la chirurgie, une corticothérapie préventive est conseillée afin de prévenir le risque d’extension.
Traitement chirurgical des cicatrices chéloïdes
La chirurgie réparatrice des cicatrices peut proposer un traitement différent, une exérèse chirurgicale de toute la cicatrice chéloïde avec une cicatrisation dirigée.
Plusieurs solutions de couverture peuvent être utilisées :
- greffe de peau,
- derme artificiel,
- lambeau.
Le traitement sera le plus souvent discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire afin d’apporter la meilleure solution et ainsi prévenir la récidive. Une fois la processus de cicatrisation acquis, une corticothérapie est conseillée à titre préventif pour éviter la rechute.
Traitement d’une cicatrice chéloïde au laser
Un nouveau laser du laboratoire URGO a été commercialisé et est utilisé en post opératoire immédiat à visée préventive. L’étude sur l’efficacité quand à la prévention sur les chéloïdes reste à proximité.
Le laser CO2 (Yag) peut être bénéfique sur des cicatrices chéloïdes de volume modéré mais son efficacité n’est pas complète.
Traitement d’une cicatrice chéloïde à l’oreille
Un piercing de l’oreille, même s’il a été réalisé plusieurs années auparavant, peut aboutir à une cicatrice hypertrophique ou chéloïde.
Lorsque la cicatrice est inflammatoire, on s’oriente en premier lieu vers les corticoïdes. Si la cicatrice est fibreuse, le traitement chirurgical avec une exérèse intra cicatricielle est conseillé. Il ne faut surtout pas pratiquer d’exérèse de toute la chéloïde car cela multipliera le risque de l’étendre.
Une exérèse intra cicatricielle est préconisée au niveau des lobes d’oreilles. On laisse volontairement la chéloïde en place afin de prévenir la récidive.
Après le traitement chirurgical, une corticothérapie par injection (Kenacort) est préconisée pour limiter le risque d’extension de la cicatrice. Toujours dans un but préventif, le chirurgien plasticien peut aussi proposer des moyens de pressothérapie (compression du lobule par des clips) à porter le maximum de temps.
Les moyens de pressothérapie : les vêtements compressifs sont utilisés chez les grands brûlés et permettent de traiter les cicatrices hypertrophiques. L’application d’une pression en continu avec des vêtements sur mesure permet une rétraction des tissus.
En cas de récidive multiple au niveau de l’oreille (cicatrice après otoplastie) ou cicatrice du lobule, une radiothérapie fractionnée (curiethérapie) pourra être pratiquée en ambulatoire.
titre préventif. Certaines zones du corps (sternum) sont plus à risque d’évoluer vers une cicatrice chéloïde (zone avec une faible élasticité cutanée).
Afin d’éviter le développement d’une cicatrice chéloïde, il faut toujours favoriser une fermeture sans tension. La pressothérapie avec des bandes de silicone à appliquer de manière quotidienne sur les cicatrices est une des solutions. Son efficacité est démontrée mais bien que cette solution soit efficace, elle n’en demeure pas moins onéreuse.
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